IMITECH, un colibri face aux problèmes globaux ?
Le changement climatique est un symptôme d’une problématique très vaste qui consiste à utiliser de façon démesurée et trop rapide les ressources planétaires disponibles qu’elles soient énergétiques ou matérielles. Mais, si on en croit certains spécialistes, cette situation serait elle-même le résultat de notre propre fonctionnement cognitif et comportemental instinctif qui nous pousserait à satisfaire une quête de plaisir et de sécurité sans limite et dont la plupart d’entre nous n'a pas conscience. L’intrusion dans nos activités actuelles de cette problématique globale, malgré les incertitudes temporelles qu’elle comporte, oblige à réviser les perspectives dans lesquelles nous positionnons nos actes. La recherche scientifique se projetant dans le temps long, ne peut pas ignorer ce problème. Face à un péril, les psychologues nous disent qu’il n’y a que trois attitudes possibles : la fuite, la soumission ou le combat.
⇒ Dans la légende du Colibri, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés et atterrés, observaient ou fuyaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part… ».
Ainsi, cette situation, au-delà de son aspect désespérant, peut être un puissant facteur de mobilisation pour les humains et en particulier pour les scientifiques, à condition de se placer dans une éthique renouvelée qui consiste à prendre soin de l’environnement dans la perspective de prendre soin de nous et de répondre ainsi à notre besoin instinctif de plaisir et de sécurité. C’est dans ce contexte, qu’on peut lire dans l’éditorial de la Journée Technique de l’Électronique organisée par l’association ACSIEL le 24 janvier 2024 : « …, la décarbonation et l’électrification peuvent représenter une opportunité pour la réindustrialisation de notre territoire. […] Pour accompagner ce changement, cela impose de repenser toute la chaîne de valeur du système électrique, ses technologies et ses composantes, de la production jusqu’aux usages. C’est là, à toutes ces étapes, que l’électronique intervient et innove pour tenter de relever tous ces défis. ». En effet, si la science (et la technologie qui en résulte) est décriée par certains et sert de bouc-émissaire à notre hubris, elle est et sera assurément aussi notre meilleur allié pour faire face à la némésis qui en résulte. Compte tenu des limites planétaires, la voie qui semble la mieux adaptée à ce jour est de transformer notre économie « linéaire » qui consiste à puiser dans les ressources naturelles et à rejeter les déchets dans la nature, en économie circulaire où le cycle des produits que nous réalisons se termine dans la transformation des déchets en ressources pour en fabriquer de nouveaux et l’énergie que nous utilisons est décarbonée.
C’est dans cet état d’esprit que se place le projet IMITECH du CPER Hauts de France. IMITECH a pour objectif de participer à la transition écologique et numérique, et à une économie circulaire et plus frugale. Il porte sur la recherche et l’innovation autour de capteurs autonomes et durables, pour le contrôle des environnements industriels ou naturels qui peuvent être identifiés en synergie avec des problématiques régionales et les compétences des acteurs académiques et industriels régionaux. Le renforcement de notre spécialisation régionale est le second moteur de ce projet du CPER et est aussi notre meilleur atout pour se différencier et consolider notre raison d’être en région Hauts de France.
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