Sommes-nous à l'aube d'une ère quantique ?
L'informatique quantique a parcouru un long chemin, depuis le rêve de Richard Feynman dans son discours inaugural de 1981, en passant par les développements théoriques de plus en plus sophistiqués qui ont suivi dans les années 90, jusqu'aux premières réalisations de bits quantiques expérimentaux au cours des 20 dernières années. Aujourd'hui, nous commençons à voir les premières machines équipées de quelques dizaines de qubits connectés par des portes quantiques entièrement réversibles, qui tentent de résoudre des défis théoriques de référence. On n'en est pas encore au calcul de problèmes de la vie réelle, mais on s'en rapproche un peu plus tous les mois, dans une voie qui semble faire écho à la croissance spectaculaire de la microélectronique.
Google a déclaré avoir atteint la "suprématie quantique" en 2019, une affirmation ensuite contestée par les ingénieurs d'IBM. IBM et Google utilisent tous deux des qubits fabriqués avec des composants supraconducteurs. IBM vient d'annoncer son nouveau jalon il y a quelques semaines, avec un dispositif de 127 qubits. En juin, le Sénat américain a adopté la loi sur l'innovation et la concurrence, financé avec 250 milliards de dollars sur 5 ans, comprenant des investissements importants sur les technologies de l'information quantique. De l'autre côté du Pacifique, avec une enveloppe financière à la même hauteur dont une dizaine de milliards de dollars dans un laboratoire d'information quantique, la Chine espère faire des percées importantes dans ce domaine d'ici à 2030. D'ores et déjà, une équipe de l'Université des sciences et technologies de Chine à Hefei a indiqué avoir atteint la suprématie quantique avec deux technologies différentes, utilisant l'optique linéaire ou les qubits supraconducteurs, à seulement un an d'intervalle.
En ce qui concerne l'Europe, la Commission européenne a lancé en octobre 2018 le programme Quantum Technologies Flagship, pour soutenir la recherche en sciences quantiques sur une période de dix ans, avec un budget d'un milliard d'euros. Le Royaume-Uni a annoncé des investissements notables, tout en s'appuyant sur la technologie fournie par la start-up américaine Rigetti. L'Allemagne a suivi une stratégie similaire, en associant 2 milliards d'euros d'investissements nationaux à une technologie quantique américaine importée d'IBM. La France suit, comme d'habitude, une voie plus originale, avec par exemple le développement d'un système de recuit quantique à grande échelle (un concept quelque peu différent de l'ordinateur quantique à base de portes logiques) par la start-up Pasqal, parallèlement à un financement de 1,8 milliard d'euros sur 5 ans, dont la moitié est publique.
Quel pourrait être le rôle d'un grand institut comme l'IEMN dans une telle "course folle" ? Nous travaillons, certes, sur un certain nombre de projets dans les domaines étroitement liés des dispositifs, des capteurs et des matériaux quantiques, mais devrions-nous chercher une place également dans ce domaine émergent de l'informatique quantique ? De nombreux groupes de recherche dans le monde sont en train d'acquérir un avantage manifeste tant dans la conception des systèmes que dans celle des algorithmes quantiques de base. Si nous voulons faire un investissement, une niche fructueuse peut sans doute être trouvée dans le développement d'applications spécifiques, un terrain intermédiaire qui commence tout juste à fleurir. Tout comme dans les années 60, le développement de langages de haut niveau tels que Fortran a permis de déconnecter les applications du matériel, en introduisant une couche symbolique à traduire en langage machine puis en code binaire, le développement de normes de codage quantique symbolique permettra d'écrire du code indépendamment d'un qubit spécifique. Des simulateurs quantiques sont déjà écrits en Java, C# ou Python, et l'on peut tester des programmes relativement simples qui peuvent fonctionner sur un véritable ordinateur quantique, sans besoin de connaissances approfondies en mécanique quantique. Les futurs ingénieurs en logiciels pourront écrire du code quantique comme les programmeurs d'aujourd'hui écrivent des applications de haut niveau, sans se soucier du fonctionnement réel d'un transistor ou d'un amplificateur opérationnel.
Il est donc important d'identifier parmi nos nombreux projets actuels et futurs, quelques applications représentatives susceptibles d'être traduites en une simulation quantique, et certainement pas limitées à des problèmes de recherche fondamentale. Ces applications peuvent être très différentes, allant par exemple du traitement du signal à l'optimisation des réseaux dans les transports publics, de dispositifs multi-matériaux multi-physiques à des réseaux d'interaction moléculaire, et plus encore. Ces réflexions devraient être menées au moment opportun, par exemple en créant des groupes de discussion ouverts, si nous voulons sauter dans les wagons de tête du train informatique quantique.
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Sabine Szunerits a été nommée rédactrice en chef européenne d’un nouveau journal » Sensors & Diagnostics » de la Royal Society of Chemistry |
L’objectif de cette revue est de publier des articles de recherche à fort impact sur les capteurs, y compris les capteurs physiques, chimiques et biologiques, ainsi que sur les approches cliniques utilisées pour les diagnostics tels que la tomographie par émission de positrons, la réaction en chaîne par polymérase, etc. |
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Huit enseignants-chercheurs de l’Université de Lille, lauréats IUF 2020 ou 2021 |
Les lauréats ont reçu leur médaille lors de la Cérémonie des 30 ans de l’IUF qui a eu lieu le 05 novembre 2021 dans le grand amphithéâtre de l’université de La Sorbonne (Paris). Parmi eux, Christophe Lethien, Directeur-Adjoint de l’IEMN et professeur à Polytech Lille, est lauréat d’une Chaire Senior de l’IUF au titre de l’innovation. |
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La médaille de cristal 2021 du CNRS décernée à Christophe Boyaval |
Christophe Boyaval, assistant ingénieur au sein des plateformes technologiques et expérimentales de l’IEMN, est lauréat de la médaille de cristal 2021 du CNRS. Celle-ci distingue des personnels d’appui à la recherche qui par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent aux côtés des chercheurs et des chercheuses à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française. |
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Coup double pour Romain Peretti ! |
Romain Peretti, chercheur dans le groupe Photonique Térahertz de l’IEMN a été nommé Éditeur Associé d’Optics Express appartenant à l’éditeur Optica Publishing Group. Optics Express est un journal en accès libre qui publie des articles évalués par les pairs sur les innovations scientifiques et technologiques dans tous les aspects de l’optique et de la photonique. Romain a été également nommé membre senior 2021 de l’OSA (Optical Society of America). |
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EQUIPES ET LABORATOIRES COMMUNS |
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La recherche à l'IEMN sur la ville intelligente et les transports : un partenariat de proximité avec l’Université Gustave Eiffel |
L’évolution continue des villes et des territoires doit aujourd’hui être étudiée dans le cadre du développement durable. C’est dans ce contexte que s’est opéré le rapprochement entre l’IEMN et l’Université Gustave Eiffel anciennement l’IFSTTAR (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux). |
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Les collaborations entre l'entreprise MC2 Technologies et l’IEMN récompensées par le prix Force ‘Partners’ dans le cadre du concours Force Awards 2021. |
La société MC2 Technologies, spin off de l’IEMN dont l'actionnariat vient de changer, est spécialisée dans la conception de composants et dispositifs hyperfréquences, destinés aux applications civiles et militaires. |
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Vidéo sur un projet de recherche réalisée avec la société Digital Surf |
Une vidéo, présentant certains des principaux instruments de recherche de l’IEMN, a récemment été réalisée avec la société Digital Surf sur le projet ANR « Dirac III-V » qui s’est terminé il y a quelques mois. Ce projet étudiait les moyens de produire des électrons de Dirac (électrons sans masse). Il nécessitait de nombreuses étapes de fabrication et de caractérisation ainsi que l’utilisation d’un logiciel capable de rassembler et de traiter les différents types de données générées. |
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Bilan des projets ANR génériques labellisés en 2021 |
La campagne 2021 des Appels à Projets de l’Agence Nationale de la Recherche vient de se terminer avec les annonces des projets financés.
C’est l’occasion pour le laboratoire de faire un bilan quantitatif et de dresser un panorama partiel de son activité scientifique.
L’IEMN est impliqué dans 18 projets ANR génériques (dont 6 comme porteur), hors projets internationaux. |
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CNRS Formation Entreprises propose une nouvelle formation de 4 jours intitulée "Conception, réalisation et mesures de fonctions passives hyperfréquence" |
Cette formation est ouverte à tous les professionnels, salariés du secteur privé, agents de l’État ou même les particuliers. La prochaine session se tiendra du 17 au 20 Octobre 2022. |
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Création de la branche étudiante IEEE de Lille |
La branche étudiante IEEE de Lille vise à regrouper les doctorants et les chercheurs autour des thématiques IEEE. L’IEEE, l’une des plus grandes associations professionnelles au monde, regroupant plus de 400000 membres, dont 130000 membres étudiants, nous permet d’organiser des conférences et des workshops avec des invités internationaux venus présenter leurs travaux à Lille. |
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L’alternance, un lien vers les entreprises par une formation adossée à la recherche |
Afin de favoriser le continuum recherche – enseignement, des enseignants-chercheurs de l’IEMN et du département EEA de la Faculté des Sciences et Technologies de l’université de Lille ont mis en place depuis septembre 2020 deux masters en lien direct avec les expertises du laboratoire : le Master Réseaux et Télécommunications (RT) et le Master Nanosciences et Nanotechnologies (NN) |
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Transistors électrochimiques organiques dendritiques cultivés par électro-polymérisation pour l’ingénierie neuromorphique 3D |
A quoi pourrait ressembler l’électronique de demain ? Une possibilité très attractive serait de s’inspirer des systèmes biologiques. Notamment en reproduisant les caractéristiques clefs du cerveau, à la fois en termes de fabrication et de fonctionnement. |
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Un photomélangeur prometteur développé à l’IEMN |
Les sources THz basées sur la photodétection d’un battement optique de deux raies laser par un photodétecteur ultrarapide, aussi appelé photomélangeur, couplé à une antenne large bande THz sont très prometteuses car elles fonctionnent à température ambiante, sont compactes, et surtout, accordables sur des plages fréquentielles atteignant plusieurs THz. Elles sont donc parfaitement adaptées aux systèmes de spectroscopie moléculaire THz pour l’étude des matériaux, de la terre, des sciences de l’univers ou encore des systèmes biologiques. Le groupe Photonique THz a développé un photomélangeur permettant d’atteindre des puissances de l’ordre du mW jusqu’à 1 THz. |
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Et si le monde de l’Internet des Objets n’était pas Gaussien ? |
L’interférence ne cesse de croitre dans les communications sans fils du fait de l’accroissement des objets communiquant. Elle vient s’ajouter aux bruits habituels des récepteurs. Cependant elle ne présente pas les mêmes propriétés statistiques ce qui devrait impacter significativement la conception du récepteur. Réalisées avec des chercheurs d’Aalborg, les premières mesures de ces interférences dans la bande à 868 MHz mettent en évidence leur nature non-gaussienne. |
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La nanotomographie rapide par rayons X avec une résolution inférieure à 10 nm, un outil d'imagerie puissant pour les nanotechnologies et le stockage électrochimique de l'énergie |
Au cours de la dernière décennie, des microscopes à rayons X à transmission ont été mis en service dans la plupart des synchrotrons du monde. Ils sont des outils exceptionnels pour la caractérisation tridimensionnelle non invasive de matériaux. Cependant, leur résolution spatiale ne s'est pas améliorée depuis de nombreuses années, alors que de nouveaux matériaux fonctionnels et micro-dispositifs présentent des nanostructures toujours plus fines. Dans un travail récent, des acquisitions tomographiques 3D rapides (85 min) ont été effectuées avec une résolution spatiale inférieure à 10 nm. |
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Vers une insémination artificielle bovine de précision grâce à l’intelligence artificielle |
Dans le secteur de l’élevage bovin, détecter la période des chaleurs chez une vache est une condition indispensable pour réussir son insémination artificielle et concrétiser ainsi une conception. Une étude originale combinant intelligence artificielle et équipement innovant d’insémination a montré qu’il est possible de détecter rapidement et plus efficacement les chaleurs par analyse endoscopique de l’appareil génital de la vache. |
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Des membranes suspendues usinées par ablation laser pour booster les performances des circuits radiofréquences |
L’industrie de l’électronique fait face aujourd’hui à un nouveau défi, celui des systèmes autonomes, fonctionnels et miniaturisés, donnant naissance au paradigme ‘System Moore’.
Dans ce contexte, l’usinage laser complète le portfolio des procédés de microstructuration en occupant le gap dimensionnel de l’usinage entre le micron et le millimètre que les procédés microélectroniques laissent vacant. Cette étude expérimentale montre comment l’ablation laser permet de suspendre des puces électroniques radiofréquences en membranes ultrafines, leur conférant ainsi des gains de performances électriques exceptionnels. |
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Un contrôle de température au plus près des interactions biologiques pour les biocapteurs |
La biodétection à base du principe de résonance plasmonique de surface est l'un des moyens les plus précis pour détecter la présence de pathogènes dans un fluide.
Néanmoins, la température de l'analyte sous test doit être très finement contrôlée de manière à ne pas perturber les mesures. L'utilisation de la surface du capteur comme élément thermo-régulant permet alors ce contrôle tout en simplifiant son implémentation, un pas décisif vers la portabilité des systèmes de détection ... |
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