"L'éternité, c'est long, surtout vers la fin : une autre histoire courte de la loi de Moore"
J’aurais volontiers attribué la première partie du titre de cet édito à Michel Audiard avant d’apprendre que l’auteur de cette citation n’est autre que l’écrivain austro-hongrois Franz Kafka. Vous placerez donc votre niveau de lecture à la hauteur que vous souhaitez, quelque part entre la légèreté du premier et l’univers souvent sinistre du second. Alternativement, une variation de ce titre aurait pu être « No exponential is forever: but forever can be delayed » dont la paternité revient à Gordon Moore (Intel), auteur éponyme de la loi dont il est ici question. Mais qui a édicté cette loi que tout le monde croit connaitre mais que bien peu parviennent à en énoncer le contenu ? La loi de Moore, c’est l’histoire de la formidable révolution industrielle dont l’origine se trouve dans la miniaturisation des circuits intégrés embarquant aujourd’hui des milliards de transistors. C’est aussi elle qui préside à la numérisation de notre société. En voici une histoire courte…
À l’origine de la loi Moore
C'est sur la base d’un jeu réduit de données, alors qu’il était employé de Fairchild, que G. Moore avait empiriquement formulé vers 1965, que l’augmentation de la densité d’intégration d’un facteur deux à intervalle régulier permettrait de minimiser le coût de fabrication par transistor unitaire avec de surcroît un gain de performance en fréquence. Partant d’un circuit intégré de 32 composants en 1964, Moore revint étayer sa projection en 1975 à l’IEDM (conférence pilotée par une forte audience industrielle) : un circuit mémoire de 65000 transistors issu des lignes de fabrication d’Intel venait confirmer sa prédiction de croissance exponentielle. C’est dans ce contexte que le métronome de Moore se mettait à battre avec une feuille de route faisant rentrer en résonance l’accroissement de la densité d’intégration et des performances, d’une part, avec la réduction du coût/bit, d’autre part.
C’est à la même époque que R. Dennard (IBM) théorisa les règles de mise à l’échelle (« scaling law ») du transistor MOS qui démontrait que sa densité de puissance restait constante avec la réduction de ses dimensions (et à fréquence d’opération identique !). Les travaux de Dennard confirmaient la promesse d’un doublement de la densité d’intégration et d’un gain en fréquence de 40% pour une réduction homothétique de √2 des dimensions du transistor et le rehaussement du dopage canal dans la même proportion.
Élevée au rang sacré de « bible » technologique, la loi de Moore devint dès lors une prophétie auto-réalisatrice à laquelle l’industrie du semiconducteur se voua pour anticiper le développement de nouveaux procédés et la mise au point de nouveaux équipements, en particulier ceux de lithographie. Jamais une filière industrielle n’avait eu une feuille de route aussi bien tracée selon une trajectoire fixant à la fois les règles du jeu technique et économique.
Le chemin comportait de nombreux défis et verrous technologiques : on savait où on allait sans toutefois détenir toutes les clefs pour s’y rendre, mais on y allait ! Consciente des enjeux posés par la poursuite de la loi de Moore, l’industrie mondiale du semiconducteur s’accorda en 1993 pour formaliser la feuille de route ITRS (International Technology Roadmap for Semiconductors) qui permit de fixer des objectifs quantifiés précis sur un calendrier quasi-irrévocable. Ainsi le premier nœud technologique de l’ITRS se positionnait sur une taille de motif (la longueur de grille en première intention) de 0.5 μm, projetait 300000 portes par puces, anticipait des mémoires DRAM et SRAM de 16 et 4 Mégabits, respectivement, le tout pour un coût de 4$ par cm2 ! L’intervalle régulier, évoqué plus haut, était dorénavant fixé à trois ans pour progresser d’un noeud technologique au suivant... |
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Prix de thèse Renatech CNRS pour Idriss ABID, ancien doctorant de l’IEMN |
Idriss Abid a obtenu le prix Renatech 2021 pour ses travaux de thèse sur les « Nouveaux composants électroniques à base du matériau AlN pour les futures applications de puissance « . Il a d’ailleurs présenté ses résultats technologiques lors de la Journée C’Nano de novembre dernier. |
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La médaille Ampère 2021décernée à Martine LIENARD |
La Médaille Ampère est décernée à une personne ayant œuvré au profit de la SEE (Société de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’information et de la communication) dans les domaines scientifiques de l’électricité, de l’électronique, et des technologies de l’information et de la communication. |
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Lionel BUCHAILLOT nommé Directeur de l'INSIS du CNRS |
Lionel Buchaillot, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la physique des micro et nanosystèmes et des matériaux en films minces, directeur de l'IEMN de 2010 à 2019, est nommé à la tête de l’Institut des Sciences de l’Ingénierie et des Systèmes (INSIS) du CNRS, à partir du 1er mars 2022. |
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Création d’une chaire d’Excellence RIVA à l’Université Polytechnique Hauts–de–France |
L’Université polytechnique Hauts-de-France et la Communauté d’Agglomération Valenciennes Métropole ont signé une convention en 2021 pour une chaire d’Excellence Universitaire RIVA (Route Intelligente dédiée au Véhicule Autonome) d’une durée de 4 ans. |
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Signature d’un Memorandum of Understanding (MoU) entre l’Université de Lille et l’Université d’État de Batangas aux Philippines (BSU) |
Cet accord générique, d’Université à Université (U2U), porte sur la collaboration dans les domaines de l’enseignement, de la recherche, du développement et de l’expertise par le biais de programmes d’échange de professeurs, de personnels et d’étudiants, de programmes universitaires et de formations conjoints, de collaborations de recherche et d’activités d’échange culturel. |
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Marco Miniaci, heureux lauréat CNRS de l'ERC Starting Grant qui permet de financer de manière importante les projets de jeunes chercheurs et chercheuses |
Son projet "POSEIDON", vise à développer des "Principes non conventionnels pour le contrôle des ondes sous-marines dans le régime sub-longueur d'onde" |
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Le secret des bulles éternelles, percé par des chercheurs de l’IEMN |
Des bulles, éternelles, qui n’éclatent jamais, ou presque … ça fait rêver ! C’est le défi relevé par Aymeric Roux, Alexis Duchesne et Michaël Baudoin du groupe Aiman-Films, qui ont découvert la recette de bulles pouvant maintenir leur forme sphérique et rester liquide pendant 465 jours. |
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« Ondes sonores : elles font léviter les objets » Interview de Michaël BAUDOIN dans le mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°900, février 2022 |
Le principe de lévitation, connu depuis les années 30, évolue avec le rôle grandissant de la miniaturisation qui, comme l’explique Michaël Baudoin, « conduit à des ondes stationnaires à des échelles beaucoup plus petites. » |
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La microtechnologie faite maison ! |
Pendant la pandémie de Covid-19, la France a imposé des confinements stricts et le télétravail obligatoire pour beaucoup. Cependant, la crise sanitaire n'a pas empêché un scientifique de mener des expériences à la maison. Steve Arscott, chercheur au CNRS de l'Université de Lille, a réussi à tester ses prédictions chez lui en utilisant des objets courants achetés dans une quincaillerie ! |
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RESULTATS SCIENTIFIQUES MARQUANTS |
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Modéliser et caractériser les hybridations de modes plasmons de surface dans des nanostructures métalliques connectées et déconnectées |
Lorsqu’un objet métallique de taille nanométrique est irradié par de la lumière, le champ électrique incident peut faire osciller de manière cohérente les électrons du métal. Ces nanostructures, dites plasmoniques, sont étudiées pour augmenter la sensibilité de bio-détecteurs ou l’efficacité de cellules solaires. Elles présentent des résonances larges (« brillantes »), ou étroites (« sombres »), que l’on peut accorder en fréquence en jouant sur leur forme et dimensions. |
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PARUTION DE LA NOUVELLE PLAQUETTE DE L'IEMN |
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Téléchargez la nouvelle plaquette de l'IEMN et découvrez les prestations et équipements de nos deux plateformes CMNF et PCMP |
Grâce à ses deux plateformes : la Centrale de Micro et Nano Fabrication (CMNF) et la Plateforme de Caractérisation Multi-Physiques (PCMP) composées de 11 pôles de recherche, l’IEMN peut prendre en charge la réalisation de vos projets externes. |
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